Commonwealth de Locquetas
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Agitation en l'hôtel de Coëtlogon

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Agitation en l'hôtel de Coëtlogon Empty Agitation en l'hôtel de Coëtlogon

Message par Louis E. de Montfleury Lun 10 Aoû - 23:21

« INCAPABLE ! IMBÉCILE ! SALE CRASSEUX ! Ce portrait, mais c'est une honte, un scandale ! Et les bannières ! Je vais vous faire massacrer ! Vos enfants crèveront dans les mines de Syldavie ! »

La fureur du prince-chancelier était sans borne. Alors qu'il avait commandé à l'intendant des Bâtiments du Roi (en attendant que ce vieux département ne change officiellement de nom) de redécorer le ministère des Affaires étrangères avec des consignes bien précises, ce dernier avait manifestement failli à sa mission. Alors que le duc & grand de Trembletterre souhaitait voir des murs recouverts de marbre et de bannières marquées de l'emblème de Locquetas régénéré, et surtout un immense portier en pied du Lord protecteur, ce dernier n'avait eu droit qu'à cadre ridicule : 6 mètres par 2.

Agitation en l'hôtel de Coëtlogon Lp_rai11

« Tenez, prenez ceci et triplez les proportions ! Je veux des bannières partout ! Le lieu où convergeront les regards, c'est ce portrait ! »

Le prince-chancelier ne ménageait pas sa peine pour contribuer au redressement de Locquetas dans la voie qu'il s'était choisi par la poigne du Lord protecteur. Du moins était-ce là une honnête manière de voir les choses. Autant il louait les qualités du Lord protecteur, autant Louis-Ézéchias s'employait dans le même temps à évincer du gouvernement les éléments qui pouvaient lui faire de l'ombre, en particulier les vieux serviteurs de la Couronne qui n'avaient pas rechigné à voir Sheldrake Savorgnan Borr jeter à bas le trône vermoulu des Venceslas. Mais le prince savait bien que ces engences restaient embrumées par la gloriole de naguère, les ors fanés des palais royaux et le charme mièvre des bals pour jeunes idiotes et libidineux podagres. Terminé ! Enfin, un règne mâle, sûr de lui, en un mot viril, commençait enfin.

Ruminant sa fureur, le ministre gagna le bureau flambant neuf où l'attendait son âme damnée, Pâris de Celste d'Origène, le rejeton famélique d'une insigne dynastie de l'empire de Persis où l'un de ses parents avait tenu les premiers rôles, mais d'où les aléas de la politique l'avaient exilé. Le prince ordonna à son directeur de cabinet que l'on préparât sur le champ, et dans les meilleurs délais, les détails d'un voyage à Talamanca où le nouveau ministre des Affaires étrangères s'emploierait à faire rentrer Locquetas dans le concert des nations de l'Archipel. Face au Grand-duc du Zollernberg, la partie n'était pas encore gagnée.


« Altesse, le ministre des Armées, le comte de Kerjégu a tenté de vous joindre. Que dois-je lui faire répondre.
– Naturellement, assurez-le de ma sincère amitié. Faites-lui savoir, que, suivant notre dernière conversation, je m'emploie à travailler le Lord protecteur au corps pour obtenir son maintien au gouvernement … Bien entendu, tout ceci doit être oral. Si, comme je l'espère, le comte de Kerjégu pendra bientôt au bout d'une corde, il ne serait pas habile de trouver trace de ceci. Mais si le Lord protecteur ne se range pas à mon avis, il ne serait pas non plus souhaitable que Kerjégu me soit plus nuisible qu'il n'est déjà ... Par ailleurs, faites paraître un communiqué pour ma nomination. Prévoyez aussi les moyens d'organiser la concentration des départements qui sont sous ma coupe. Je veux que le centre de l'administration demeure ici, dans l'hôtel de Coëtlogon. Nous examinerons bientôt l'opportunité de faire construire un palais moderne, à l'architecture puissante, symbole de notre renouveau. »

Le ministre s'assit et prit le premier dossier qui lui tomba sous la main : « Rapport sur les mouvements d'insubordination qui ont lieu en Lautrec ». Manifestement, le vieux Borr n'avait pas l'intention d'accepter la tutelle envahissante de son frère … Le Lord protecteur doit être furieux, se dit le prince-chancelier.
« Celste ! Faites-moi un rapport détaillé et confidentiel sur la dynastie Borr. Vérifiez surtout si elle n'est pas apparentée à ma maison, ou bien à des maisons zollernoises. Cela pourrait nous être utile. Vérifiez aussi si le prince de Lautrec n'a pas des filles à marier. Dressez-moi enfin un ordre successoral très-complet. »
Louis E. de Montfleury
Louis E. de Montfleury

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